Aujourd’hui, rendez-vous avec Sidney au centre commercial. Cette fille, je l’aimais plus que tout au monde, mais je le sentais, elle allait me prendre la tête. Depuis que ma relation avec Rhett avait évolué, elle surveillait mes moindres mouvements, faisant bien attention que je ne fasse rien de stupide avec lui. Je ne savais pas c’était quoi son problème. Après tout je ne la critiquais pas lorsqu’elle passait son temps avec Spencer Grayson, je me taisais moi au moins. Et surtout son frère, Sloan. Cette famille était vraiment louche, vraiment louche. Mais je ne voulais pas perdre son amitié en osant les critiquer, surtout qu’elle m’avait beaucoup aidé dans mes moments durs et périodes sombres. Tout de même, j’étais contente de passer un peu de temps avec elle. Ca faisait longtemps qu’on ne s’était vue, qu’on n’avait pas papoté toutes les deux. Peu importe. J’étais entrain de l’attendre au second étage du centre commercial. J’avais besoin de nouveaux soutiens-gorges et ça craignait vraiment d’y aller toute seule. Alors ma meilleure amie s’était proposée volontaire pour y aller moi. Bien sûr, c’était évident que j’aurais droit à ses petites remarques piquantes sur mes seins et sur Rhett. Elle a toujours été jalouse de ma poitrine, je le savais. Les espagnols ont toujours été bénis par la nature. Je l’attendais devant la boutique, l’air d’une grosse perverse à reluquer les seins des mannequins des vitrines. Tout allait bien, j’étais au deuxième étage et il n’y avait pas grand monde ici, surtout à ce moment de la journée. Je soupirais en regardant ma montre. Elle détestait quand j’arrivais en retard mais lorsque c’était elle, c’est excusable ? J’ai sorti mon téléphone de mon sac et j’ai commencé à l’appeler. « Siiiiiiiiiid t’es oùùùùùùù ?! » Lui demandais-je en faisant traîner mes syllabes dans la lenteur. J’espérais entendre son souffle coupé car elle était trop occupée à courir jusqu’ici.

(FLASHBACK) La fac était extraordinaire. J’avais du mal à croire qu’on m’avait caché ça toute ma vie. C’était une toute nouvelle expérience pour moi. J’avais eu du mal à sortir de ma salle de classe lorsque ce fut la fin de mon premier cours de la journée : économie et gestion. Qu’on m’explique pourquoi j’ai pris cette matière ? Parfois j’ai juste envie de me frapper très très fort contre un mur. J’étais au milieu du parking, essayant de téléphoner. C’était dur de le faire quand dans le hall principal et même devant l’entrée du bâtiment. Il y avait toujours trop de monde. Quelle idée de s’inscrire dans la fac la plus réputée de Boston.. J’essayais d’extorquer des informations sur ma sœur Grace sur le dos de mon autre sœur Julia. Même si je la détestais pour m’avoir laissé après la mort de notre mère, mon instinct maternel faisait que je voulais savoir comment elle allait. Julia refusait de me donner ces informations. Elle pouvait se montrer chiante celle-là. Soudain, une folle au volant me klaxonna. J’étais au beau milieu de la route. Je ne faisais pas attention à cette dernière, elle avait sûrement besoin de s’exprimer et de passer sa rage sur quelqu’un. Elle décida alors de sortir de sa voiture en voyant que je ne me poussais pas. « Hé excuse moi mais c'est pas ici qu'il faut s'arrêter pour téléphoner... » Je me suis retournée et je lui ai lancé un regard désapprobateur. Cet appel était vraiment important pour moi. « Bon bouge de là co*****e ! » Cette gogole insistait. Elle venait de m’insulter ou je rêvais ? « Excuse-moi Julia, une folle sur le parking est entrain de me faire royalement chier. Je te rappelle ce soir. » J’ai décroché et j’ai rangé mon téléphone dans mon sac en me tournant vers la blondinette. « Tu permets ? Tu sais pas ce que c’est que d’avoir un appel important à passer ? Ou c’est parce que t’as personne avec qui parler ? » Ca ne m’étonnait même pas que l’on puisse la trouver insupportable. Je ne la connaissais même pas mais God qu’elle était chiante. « Retourne faire joujou avec ta voiture. Ecraser les gens semble plus amusant pour toi. » Disais-je avec un sourire de biatch. (NOW) Sidie et moi c’était une très longue histoire d’amitié et d’insultes. J’ai presque oublié comment je l’ai connue. Ceci dit, c’est impossible. Cette folle réussit toujours à faire fort impression. Respect. Elle osa me raccrochait au nez. Elle venait tout juste de gagner une claque de ma part, elle allait être contente. Je le sentais. « Derrière toi bitch ! » J’ai esquissé un sourire en coin puis je me suis retournée lentement. « Qui appelles-tu de bitch, petite trainée ? » Lui lançais-je cruellement et ironiquement –bien sûr- en m’avançant vers elle. Ca me faisait tellement plaisir de la voir. J’avais l’impression que ça remonter à très longtemps la dernière fois que je l’ai vue. Je suis presque sûre qu’elle était brune à cette époque !