+ Can we go back, this is the moment. Tonight is the night, we’ll fight till it’s over, so we put our hands up like the ceiling can’t hold us
« Nash t'es qu'un con, qu'un emmerdeur, je te déteste. » Elle semblait être en colère, plus que jamais et pourtant le brun face à elle ne pouvait s'empêcher de rire à cette déclaration. Pas très convaincu par ce qu'elle venait de dire, il la regarda un instant sans rien dire puis dans un nouveau rire il déclara :
« C'est marrant quand tu t'énerves, t'as une sorte de ride là sur ton visage. » Il vint poser son doigt sur le front de son amie qui dans une soupire lui frappa la main.
« Me touche pas ! » Nash haussa les épaules puis se remit droit sur sa chaise. Il regardait autour de lui, la salle de classe qui commençait à se remplir petit à petit, et l'horloge accrochée au mur qui ne cessait son bruit frustrant de tic tac, rappelant à tous, que la prof allait bientôt se montrer et qu'un nouveau cours ennuyant et interminable allait commencer. Malheureusement pour lui, Sally qui était assise à ses côtés semblait partie pour lui faire la gueule encore un moment - un peu près comme elle le faisait tous les deux jours lorsque le brun se montrait un peu trop méchant avec elle. Il lui disait toujours que c'était de l'amour, enfin un amour un peu spécial.. ou plutôt sa manière à lui de montrer aux gens qu'il les aimait. C'était un chieur et il l'assumait parfaitement.
« Non mais sérieux, je me demande comment tes parents ont fait pour arriver à te concevoir toi quoi.. » Nash tourna de nouveau la tête vers Sally avec un grand sourire fier, affiché sur le visage. La brune le regarda un instant, se forçant pour rester la plus sérieuse possible puis elle leva les yeux au ciel et soupira, exaspéré par le comportement du jeune homme.
« T'es une erreur de la nature. » « C'est pas ce que les filles ont l'habitude de dire pourtant.. » Il haussa les épaules comme si de rien n'était. Les critiques dans le genre ça ne le touchait plus vraiment. En fait, ça ne lui avait jamais fait quoi que ce soit. Peu importe ce que les gens pouvaient lui dire, il menait sa vie comme il le voulait. C'était sa mère qui lui avait inculqué cette philosophie de vie et ce depuis son plus jeune âge. Et pendant ce temps-là, son père se plaignait de ne pas avoir un fils un peu plus parfait, un peu plus sage, plus travailleur.. Bref, le fils idéal. Non, lui il ne voulait pas reprendre l'entreprise familiale, il n'en avait absolument rien à foutre de la publicité, des clients importants de son père qu'il était pourtant obligé de rencontrer 'au cas ou'.. au cas ou il suive les traces de son paternel, bref le truc qui n'arriverait jamais - même si monsieur Harington avait encore un peu d'espoir ! L'espoir c'est bien, ça fait vivre comme on dit ; mais pour Nash cette idée était tout simplement impossible. Plusieurs fois son père lui avait demandé ce qu'il voulait faire. Petit, il avait répondu comme tout le monde qu'il voulait être astronaute. Puis il avait grandi et s'était vu grand joueur de baseball avant qu'une blessure ne vienne tout gâcher alors qu'il n'avait que seize ans. Aujourd'hui, à dix-sept ans, quand on lui posait la question, il haussait les épaules en répondant
'on verra bien'. Il avait de l'argent, beaucoup d'argent et malgré ce que disait son père et les nombreuses menaces qu'il lui faisait, Nash savait que ça ne changerait pas. Il pouvait faire tout ce qu'il voulait et le savait très bien, malgré son jeune âge. Alors, sérieusement, pourquoi devrait-il se prendre la tête avec ça maintenant ? Il était trop jeune. La vie c'était déjà assez compliqué comme ça, pas besoin d'en rajouter en se projetant dans un futur beaucoup trop incertain.
Sortie de ses pensées pas une frappe sur la tête, il tourna la tête vers Sally en lui souriant, un peu comme si, il avait déjà oublié leur mini dispute, ou plutôt le pétage de câble de la jeune femme. Mais elle aussi semblait l'avoir oublié, ou du moins s'être calmé un peu. Elle avait toujours ce petit air méchant sur le visage - que lui connaissait si bien - et un ton plutôt sec, mais pourtant elle reprit la parole.
« Bon.. on sort ce soir ? » Nash grimaça un peu et soupira.
« Non j'peux pas ce soir. » dit il en faisant basculé sa chaise en arrière et en regardant autour de lui, l'air détaché.
« Encore un diner avec papa et ses clients préférés ? » Rien que l'idée de passer une soirée de plus dans un restaurant chic et avec des gens dont il se fichait complètement, exaspérait le jeune homme. Et pourtant il ne pouvait pas y échapper.
« Ouais.. » Souffla-t il simplement. Cette fois-ci c'est Sally qui l'examina un long moment la tête posée sur sa main.
« C'est fou. Tu perds vraiment tout ton charme quand on se rend compte que t'es un fils à papa. » Nash fronça les sourcils et la regarda droit dans les yeux, avec un regard noir. Elle le savait, c'était le truc à ne pas dire. C'était pas un 'fils à papa', ni même un gosse de riche. Bon ok, il avait plein de fric, mais ce n'était pas pour ça qu'il était insupportable comme pouvait l'être certains de ses camarades qui portaient des petits pulls de marques sur leurs épaules.
« Va te faire voir. » Répondit-il finalement en laissant retomber sa chaise au sol, pile au moment ou la sonnerie annonçant le début des cours se mit à retentir dans tout le lycée.
+ you can see what a savage I've become, in my eyes if you look in my heart you will find, no love, no light, no end inside
« Sérieux Grace je commence à en avoir assez de tes crises de jalousie ! » Se levant d'un bond du canapé, il envoya balader les quelques feuilles qu'il avait soigneusement posé sur la table basse dans le but de faire les comptes du club. Ce n'était déjà pas ce qu'il aimait le plus - il pensait d'ailleurs engager rapidement quelqu'un pour s'en occuper - mais si en plus sa petite amie venait s'en mêler et commençait à le questionner sur pourquoi il était rentré si tard, là, ça n'allait vraiment pas bien se passer.
« Une crise de jalousie ? Tu veux que je te montre ce que c'est une vraie crise de jalousie ! » Rétorqua la jolie brune en croisant les bras sur sa poitrine pour bien montrer à Nash qu'elle n'allait pas se dégonfler. Une fois de plus, c'était à celui qui crierait le plus fort, comme toujours lorsque les deux amoureux en venait aux sujets délicats qui étaient malheureusement plutôt nombreux.
« Il ne s'est rien passé et il ne se passera jamais rien ! » Grace leva les yeux au ciel et soupira.
« Mais j'ai vu comment tu la regardais ! » Elle marqua une pause, trop courte cependant pour que Nash n'ait le temps d'ajouter quoi que ce soit.
« En fait c'est pour ça que t'as voulu reprendre ce club non ? Pour pouvoir mater des filles en train de se désaper. » A cette réflexion, le brun ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel. Comment est ce qu'elle pouvait penser un truc pareil ? Bon ok, il était du genre dragueur, il aimait les jolies filles et son physique faisait qu'il ne passait pas inaperçu après des demoiselles, mais ça n'avait absolument rien à voir avec son boulot et il lui avait déjà dit des dizaines de fois ! Si il avait décidé de venir à Boston c'était simplement pour s'éloigner de son père et de son emprise et lui montrer par la même occasion qu'il n'aurait jamais ce qu'il avait toujours attendue de Nash. Maintenant, il avait vingt-trois ans et voulait voler de ses propres ailes. Il avait repris un club parce que c'était ce qu'il connaissait le mieux, ce qui l'intéressait le plus aussi. Et puis pour ce qui était du striptease, il l'avait fait simplement pour attirer plus de clients.
« Tu dis n'importe quoi là, tu sais que c'est pas vrai ! » « Oh oui bien sûr c'est moi qui délire, comme toujours ! » lança t-elle en s'éloignant pour aller vers la chambre. Nash la suivit, bien déterminé à ne pas laisser cette discussion, ou plutôt cette dispute en suspends. A force, il avait appris que ce n'était jamais bon.
« Tu fais quoi là ? » Grace était en train de sortir une valise du placard et la balança sur le lit avant de se tourner vers lui, criant de plus belle.
« Je pars ! »A ces mots, le jeune homme avança vers elle, il attrapa la valise pour l'envoyer valser à l'autre bout de la chambre. Elle tomba sur le sol dans un bruit sourds, mais aucun d'eux ne tourna la tête. Peu importe si un vase, un cadre ou un autre truc s'était cassé. Sous leurs cris, ils n'entendaient plus le reste. Nash attrapa les poignets de Grace. Peut être qu'il les serraient un peu trop fort.. il ne s'en rendait plus vraiment compte sous les coups de la colère. Puis il la poussa un peu en arrière pour aller la plaquer contre le mur. Il voyait des larmes apparaître dans les yeux de celle qu'il aimait ; des larmes de peine, de douleur, de colère aussi sûrement.
« Tu vas pas partir, tu vas pas fuir à chaque fois qu'il y a un problème ! » Se mit-il à hurler alors qu'il n'était qu'à quelques centimètre de son visage.
« Il y a pas d'autres filles, il n'y en a jamais eu d'autre. T'es la seule pour moi et tu le sais ! » Il continuait de la regarder, tenant ses poignets comme s'il avait peur qu'elle lui échappe.. Et puis dans une sorte de grognement, il vint frapper l'un de ses poings contre le mur, non loin du visage de Grace qui ne pu s'empêcher de sursauter. Deux forts caractères se retrouvant face à face, forcément ça donnait des étincelles. Ce qui les liait, c'était une sorte d'amour destructeur et malheureusement Nash ne trouvait aucune solution et peut-être même qu'il était la principale source de problème. Mais il l'aimait, il l'aimait comme un fou et dieu seul sait ce qu'il était prêt à faire pour ses jolies yeux. Lorsqu'il lui faisait du mal, il ne le faisait pas exprès et d'ailleurs jamais il ne l'avait frappé. Comme il venait de le faire, ses coups il les retenait et préférait les diriger vers le mur ou un meuble plutôt que sur elle. D'ailleurs, il lâcha l'autre main de Grace pour aller la passer sur sa joue, essayant au passage une larme qui s'était échappé.
« Je t'aime Grace. T'es la seule, je te promets.. » La brune hocha la tête. Ils se regardèrent un long moment dans le silence le plus parfait puis elle approcha son visage de celui de Nash pour faire naitre un doux baiser.
« Je t'aime aussi. » Un peu de tendresse après tant de violence, c'était tout ce qui leur fallait pour faire redescendre la pression. Et c'était toujours de cette façon que ce terminait leur plus violente dispute ; comme ci tout d'un coup ils se rendaient compte à quel point ils étaient ridicules de se disputer ainsi alors qu'au fond, ils s'aimaient l'un et l'autre plus que tout.