you make me feel alive
J’ai perdu. Je m’étais toujours considérée comme une battante, une femme forte. Mais voir que j’avais lâché l’affaire aussi facilement m’avait abattu. J’avais perdu une affaire aussi simple. Et pourtant j’avais l’un des meilleurs avocats de la ville. Que m’était-il arrivé ? Pourquoi C.Namaturaki ne voulait pas de ma pâtisserie dans son centre commercial ? Pourquoi avais-je échoué lorsque j’avais décidé de le poursuivre ? Tout n’était pas logique. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait. Cet événement plus la journée en elle-même, je ne savais pas si j’étais prête à revivre ça. Comme je le faisais chaque année. J’étais assise par terre, adossée au coin de ma fenêtre. Je regardais les étoiles de ma position. Je me disais qu’elle était quelque part dans les cieux. Que cette étoile pure et magnifique ne pouvait être qu’elle. C’était ce que je pensais chaque année, le même jour, à la même heure. J’avais les yeux mouillés par les larmes, mon mascara avait fondu. Je m’efforçais de passer mon poignet sous mes yeux pour éviter de ressembler à une sorcière. Toute cette couche que je tentais de dissimuler s’évaporer. Ma couverture s’en allait, à la même vitesse que mes larmes. Je reniflais et je rêvais. Je rêvais de ce jour où j’allais la revoir. Mais on ne m’a pas permis de rêver très longtemps, lorsque quelqu’un frappa à la porte de mon appartement. Je n’avais ni la force d’ouvrir la porte, ni celle d’affronter un regard. J’étais anéantie ce soir-là. Mais je ne pouvais continuer de vivre dans mes illusions, je devais affronter la réalité. Ma réalité. J’ai tourné la tête vers ma porte et j’ai crié bien haut et fort : «
C’est ouvert ! ». Je m’attendais à voir Sidney ou Nathan, même les deux en même temps, venant voir comment je me portais. Ce n’était d’autre que mon arrogant et prétentieux avocat. Il me vit dans un état dans lequel il n’était pas habitué à me voir. Je n’étais pas cette femme forte qui marchait du haut de ses talons, pas aujourd’hui. Il s’avança vers moi en soupirant. Il avait clairement compris que quelque chose me perturbait. «
Encore toi… » J’ai tourné la tête, préférant admirer les étoiles que celui dont j’étais amoureuse. «
J’étais venu voir comment tu allais, mais j’aurai peut-être dû rester chez moi à me morfondre comme tu le fais. » Je l’ai regardé à nouveau, avec un air foutiste. Je ne faisais plus attention à lui ou aux sentiments que je pouvais ressentir à son égard. «
T’aurais dû, ouais. Mais comme on dit, on apprend de ses erreurs. Tu peux rentrer chez toi, je vais bien. » «
Non ce n’est pas le cas, Cece. » J’ai inspiré profondément et je me suis assise par terre, juste en face de lui, adossée à mon mur. «
Ne fais pas semblant de faire comme si tu t’inquiétais pour moi. J’ai pigé, tu veux juste me baiser. » Il s’est assis en face de moi, posant ses mains sur ses genoux. «
C’est vraiment ce que tu penses de moi ? » Pendant un court instant, je lui ai lancé un regard noir qui l’a refroidi sur place. Je n’étais pas la même personne lorsque j’étais triste. J’étais Cece en mode badass, activé au maximum. «
C’est ce que tu es vraiment. » J’ai posé ma tête contre le mur et j’ai regardé le plafond. Attendant une réaction de sa part. «
T’es pas dans ton état normal. Tu ne sais pas ce que tu dis. Ca doit être à cause du procès. » En fermant les yeux, je me sentais chauffer de l’intérieur. J’étais prête à exploser en ne laissant aucun survivant derrière moi. «
Tu crois que j’ai quelque chose à foutre de ce procès ?! » Je l’ai regardé droit dans les yeux, des yeux qui recommençaient à faire couler des larmes. Et pourtant je ne pouvais détourner mon regard. «
J’ai des choses plus importantes auxquelles penser ! J’ai perdu aujourd’hui. Mais devine quoi, c’est pas la première fois que je perds quelque chose d’important.. » J’ai recommencé à pleurer, cette fois-ci j’ai fermé les yeux pour ne pas qu’ils voient dans quel état j’étais. Comment pouvait-il m’aimer s’il savait à quel point j’étais cassée de l’intérieur. «
Voilà la vérité. Je veux que tout le monde pense que je ne suis une femme forte, une badass. Mais je ne suis juste qu’une petite effrayée sans estime de soi qui a trop peur de poursuivre ses rêves. Et tu ne me connais pas. Alors ne prétend pas de savoir qui je suis. Tu ne sais pas. » Les paroles de ma sœur se répétaient en boucle dans ma tête. Ce qu’elle pensait de moi avait toujours compté à mes yeux et il s’avère qu’elle ne faisait que dire la vérité. Je n’étais pas cette fille que je prétendais être. J’étais toujours cette gamine incapable de chasser ses rêves. «
Eh Cece écoute-moi. » Il me secoua, m’obligeant à le regarder droit dans les yeux. Mais je ne pouvais pas le regarder, je ne pouvais pas. «
Tu es cette femme forte, ok ? Et tu es capable de poursuivre tes rêves. Tu l’as bien fait quand tu es entrée dans mon bureau avec le seul but d’ouvrir cette pâtisserie. Tu n’as pas réussi mais c’est pas pour ça doit t’abattre. » Il tenait mon visage dans ses mains, son regard plongeait dans le mien. Mes larmes avaient cessé de couler un court instant. «
J’ai jamais su rebondir sur mes échecs. Comment je vais faire ? » «
Je vais t’aider… » C’était fou comme en un seul moment, un court instant, j’avais su le détester et l’aimer à nouveau.
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MACHINTRUCK est l'avocat de Cece. Elle l'a engagé lorsqu'elle a décidé de poursuivre le centre commercial parce qu'il ne voulait pas de sa pâtisserie dans ses locaux. Du coup, elle a abandonné son rêve d'ouvrir une pâtisserie et elle est devenue traiteur d’évènement. Elle est désespérément tombée amoureuse de son avocat durant toute la procédure et lui n'a rien vu. Elle l'est toujours d'ailleurs. Et Machintruck est toujours entrain de courir derrière les femmes, à les séduire puis coucher avec, alors qu'une d'entre elle est déjà amoureuse de lui. Et pourtant, elle n'a pas coucher avec lui. Quel exception ! Il est temps de lui ouvrir les yeux mais Cece a trop peur de lui dire ce qu'elle ressent et pourtant ce n'est pas son style d'avoir peur.