Nash & Grace

Where there is desire There is gonna be a flame
Where there is a flame, Someone's bound to get burned

La colère était en moi tel un poison. J'arrivais pas à croire ce que j'allais faire. J'étais à présent dans les coulisses du club de Nash, habillé de manière plus ou moins légère, tout dépend du point de vue. On me donna une sorte de grand peignoir, afin de me couvrir, et puis on m'indiqua de le retirer une fois sur scène seulement. Je comprenais la moitié des choses que je devais faire, mais je connaissais déjà mon but. Tout ce petit manège à cause de la vieille, où une énième engueulade faisait diverger nos avis, nos idées, nos angoisses. J'en avais marre d'être la seule à avoir mal à cause de son petit jeu, à cause de son matage de fille gratuit deux soirs par semaine. Pas de chance pour lui, j'étais rusée, et j'avais réussi à entrer sans soucis -ou presque- dans les coulisses. J'avais aussi mise une de leur tenue, et même si énormément de demoiselles doutaient grandement de ma place parmi elles, mon sourire faussement amicale devait taire certains bruits. J'avais attendu qu'un tour se libère, et j'entrais sur scène, comme si de rien. J’espérais que Nash me voit oui, mais pas tout de suite. Je voulais avant que des hommes me désire, je voulais qu'ils fassent du bruit. Je retirais alors ce peignoir qui cachait mon cœur, et ce fut d'un coup la folie. J'avais été un peu perdue dans un premier temps, puis finalement je me suis dis que tout ça, c'était un peu comme être sur une piste de danse, alors je me suis naturellement mise à danser.

Ce soir était censé être un soir comme les autres. Comme tous les vendredi, Nash allait devoir tourner dans toute la salle pour observer ce qui s'y passait car comme tout les vendredi, le club serait majoritairement remplit d'homme en manque, venue admirer les jolies stripteaseuses qui se trémousseraient langoureusement sur scène. C'était bien simple de se dire que ce genre de soirée était une vraie partie de plaisir pour lui, sa petite amie était d'ailleurs la première à penser cela, mais en vérité, c'était surtout les jours ou il avait le plus de problème. Des obsédés qui ne voulaient pas quitter la salle sans avoir eu le numéro des filles, des gars aux mains un peu trop baladeuses, des jeunes qui abusaient avec l'alcool.. Bref, Nash était obligé d'avoir les yeux partout pour détecter le moindre problème. Son club était ouvert depuis trop peu de temps pour qu'il laisse des ennuis dans le genre gâcher la réputation qu'il commençait à se faire. C'était censé être un endroit agréable et non pas un repère de lourdeaux. Alors il marchait à travers les tables, vérifiant au passage que sur chaque table se trouvait bien plusieurs verres. Il souriait et serrait la mains des habitués puis il s'éloigna pour aller derrière le bas et les serveurs s'activaient. Le spectacle allait commencé et Nash allait s'installer dans son coin fétiche, dans ce petit escalier qui menait au bureau. D'ici, il voyait tout mais personne ne le remarquait. Il épiait, surveillait et de temps en temps, il s'autorisait un petit regard en direction de la scène. Rien de bien méchant, enfin, il n'en avait pas l'impression. Ainsi, son regard se baladait dans la salle tout entière puis il entendit un bruit général et indescriptible, des sifflements mélanger à des cris. Il tourna alors la tête vers la scène, comprenant que le spectacle commençait pour le plus grand plaisir de ces messieurs.. et ce qu'il vit alors, lui glaça le sang. Il faisait sombre mais parmi les danseuses il y'en a une qu'il connaissait bien. Chaque courbe de son corps, il était capable de les redessiner les yeux fermé. Non pas parce qu'il passait son temps à la regarder se déshabiller sur scène, mais tout simplement parce qu'elle était celle qui partageait sa vie depuis plus d'un an. Qu'est ce qu'elle faisait ici ? Est ce qu'il devenait fou et victime d'hallucination ? Nash secoua un peu la tête, mais non, c'était bien elle qui portait cette tenue légère.. enfin qui ne portait presque rien. Et elle dansait sur scène devant des hommes qui la regardait avec envie et qui commençait d'ailleurs à quitter leur place pour s'approcher de la scène. Il n'en fallut pas plus pour réveiller la colère du jeune homme. Il descendit les escaliers – ou plutôt il sauta par dessus la rambarde, c'était beaucoup plus rapide – et il se dirigea vers la scène, poussant les hommes qui s'était agglutiné à quelques mètres de Grace. Il attrapa sa main et la tira violemment pour la faire descendre de la scène. Les cris et protestations des clients ne se firent pas attendre mais lui n'en n'avait rien à faire, il avançait, trainant sa petite amie derrière lui pour l'emmener jusqu'à la salle qui lui servait de bureau. Une fois à l'intérieur il referma la porte en la claquant puis se tourna vers Grace. « Mais t'es malade ou quoi ? Qu'est ce qui te prends de faire ça ?! » Il hurlait, comme souvent avec elle et il n'en avait rien à faire de savoir si les clients et ses employés pouvaient l'entendre.

Je m'étais mise à danser presque naturellement, et par moment je jetais des regards aux demoiselles sur les côtés, pour savoir quoi faire en temps voulu. Je n'avais pas vraiment la même pratique qu'elle, mais je me débrouillais comme je pouvais. J'en imitais quelques unes, et passais mes mains dans mes cheveux ou sur mon corps, jouant avec le peu de tissu que j'avais autour de moi, faisant semblant de le retirer, et puis le remettais à sa place. Ce simple geste rendait fou quelques hommes, mais en même temps, je suppose que lorsqu'on en viens à venir dans un tel endroit, on doit forcément être émoustillé pour la moindre chose. Je continuais ma danse, et des hommes se rapprochaient dangereusement. Ce n'était pas habituel, mais c'était certes plaisant de se sentir désiré, bien que ce soit par des hommes en manque, et dans cette tenue. Je continuais alors mon show. Dans le noir de la scène, je ne voyais presque rien. Je voyais des ombres, des tâches de lumière dans le fond, supposant que c'était le bar, mais reconnaître un homme par la suite semblait être plus compliqué. Je sentais d'un coup une main m'attraper et me tirer violemment. Vu la douceur de cet homme, je me doutais bien que c'était Nash. Il m'avait tiré dans la pièce à une allure folle, et je n'avais presque rien compris jusqu'à ce moment. Le moment où il s'arrêta dans son bureau, et où il me lâcha. Je soupirais, heureuse de m'arrêter enfin. Il aurait pu tenter la manière douce et me demander gentiment de le suivre, mais non -bien que s'il l'avait fait, je l'aurais sans doute envoyé sur les roses-. « Mais t'es malade ou quoi ? Qu'est ce qui te prends de faire ça ?! » La colère. Je me doutait bien que j'allais récupéré la colère, et non pas de la tendresse après ce geste, mais au moins il savait ce que c'était. Tous les vendredi soirs, je brûlais d'un mélange de panique, colère, jalousie et inquiétude, je me torturais de question, à savoir s'il va rentrer ce soir, si l'une de ses filles ne lui avait pas tapé dans l’œil, si il en avait emmené une discrètement dans son bureau, et tous les soirs, ces mêmes questions revenaient, comme une claque récurrente que je m'infligeais. Le pire, c'est quand il rentrait tard. Les questions devenaient plus bruyantes dans ma tête, plus lourdes, et forcément, la colère et la jalousie suivaient de très près ses questions. Il avait hurlé, et j'étais presque fière de moi. Je répondis calmement, « Ah je t'ai pas dis ? J'ai trouvé du boulot. », je lui souris, et me montrait comme si un fond sonore chantait « tadaaaam ». Je le regardais dans les yeux, et je voyais la colère le ronger à l'intérieur. Je savais qu'il n'allait pas tenir très longtemps, qu'il allait perdre patience. Au moins maintenant, il sait ce que c'est. Il pourra plus facilement se mettre à ma place, ces deux soirs par semaine où je l'attendais sagement.

C'était d'une incompréhension totale et si il y avait bien une chose que Nash détestait, c'était de ne pas comprendre ce qu'il se passait. Il aurait tellement voulu se tromper et que sur cette scène, devant ces hommes ce ne soit pas Grace. Mais pourtant, elle était maintenant dans le bureau, devant lui, en chair et en os vêtu de simple bout de tissu qui cachait encore quelques parties de son corps. Dans d'autre circonstance, Nash aurait sans doute adoré cette façon de s'habiller, si ils avaient été chez eux, mais là, il ne le supportait tout simplement pas. Et le pire, c'était qu'elle souriait et qu'elle le regardait fièrement. Pourquoi est ce qu'elle avait fait ça ? Pourquoi est ce qu'elle n'était pas tout simplement venu le voir comme elle le faisait d'habitude lorsqu'elle décidait de passer au club – la plupart du temps, pour le surveiller. « Ah je t'ai pas dis ? J'ai trouvé du boulot. » Il serrait son poing? La colère était déjà là et elle ne demandait qu'à sortir, qu'à s'exprimer. Il criait mais ce n'était pas assez pour elle. Elle voulait jouer avec lui et il l'avait bien compris. « Ah ouais t'as trouvé du boulot ? » Il s'approcha d'elle pour lui reprendre ses poignets dans ses mains. Elle voulait faire la maline, alors elle devait assumer jusqu'au bout et il ne la laisserait pas s'enfuir. « Et alors ? Ça te plait de foutre à poil et de danser devant tous ces gars ?! » Il la secoua un peu comme pour la faire réagir. Sans doute lui faisait -il mal mais il ne pouvait plus se contrôler, il avait juste envie de lui crier au visage à quel point il était déçu, à quel point il lui en voulait de s'être montrer comme ça. Elle était à lui, seulement à lui et personne n'avait le droit de poser ses mains ni même son regard sur elle. Rien que le fait de penser qu'un mec puisse se faire des idées sur Grace, le mettait dans une colère pas possible ! Oui, il était jaloux et possessif et il l'était avec la jolie brune, comme jamais il ne l'avait été auparavant mais ça, c'était simplement parce qu'il l'aimait. Il l'aimait plus que tout et ça le tuait de ne pas être le seul à pouvoir la regarder, de ne pas être le seul à avoir ce privilège. « Mais qu'est ce qui t'es passé par la tête ? Pourquoi t'as fait ça ?! » lui demanda t-il enfin en la secouant encore un peu, comme si c'était la seule manière pour lui d'avoir des réponse. Oui, il avait besoin de réponse car là, il ne comprenait plus rien à ce qui était entrain de se passer. D'accord Grace avait parfois des idées un peu spéciale mais jamais il ne l'aurait cru capable de faire une chose pareil. Et de toute manière, elle pourrait lui dire tout ce qu'elle voulait, jamais il ne trouverait une bonne raison, pas pour lui faire autant de mal. Mais il n'allait pas la lâcher. Il continuerait à la secouer, à la tenir et à lui crier dessus encore et encore jusqu'à ce qu'elle lui explique ce qui lui était passé par la tête pour faire une telle connerie.

« Ah ouais t'as trouvé du boulot ? » Je savais que c'était trop tard pour faire marche arrière, qu'il n'y avait pas de retour possible. Bien que sa phrase soit plutôt douce pour le moment, j'allais pas tarder à m'en prendre plein la tronche, c'était sur. Il s'approcha et attrapa mes poignets, non pas avec douceur, non, ce serait mal le connaître une fois en colère, il les serra. Assez pour montrer qu'il me tenait, mais pas trop pour me faire mal -du moins, pas encore. « Et alors ? Ça te plait de foutre à poil et de danser devant tous ces gars ?! », il me secouait, il voulait me faire réagir, avoir des réponses. Il avait besoin d'en avoir, il avait besoin de comprendre. Je tentais de retirer mes poignets, mais c'était peine perdue, et il n'allait pas les lâcher de si tôt. La colère monte aussi, et je hausse le ton. « Ouais ça me plaît ouais ! J'adore ça ! » et il me secouait encore, et il me faisait mal aux poignets. Je tentais à nouveau de me retirer de son emprise, mais ça l'incitait plutôt à serrer encore plus fort. Je sais qu'il m'aime, mais il sait aussi que je l'aime, et que je suis prête à n'importe quoi pour lui, pour nous. C'est un amour un peu fort, et nos colères sont aussi fortes par moment. « Mais qu'est ce qui t'es passé par la tête ? Pourquoi t'as fait ça ?! » « Lâche moi ! », je tente de nouveau de me retirer de son emprise, j'essaie de le repousser, mais un homme est forcément plus fort que moi. La colère monte, il m'énerve. Ça devrait être l'inverse, mais il m'énerve à crier, à me faire mal, à m'en vouloir, à ne pas comprendre. Tout ça m'agace, et j'en peux plus, j'explose. « Je voulais que tu vois c'que ça fait ! C'est pas cool de voir d'autres hommes me tourner autour, nan ?! », je fixe ses yeux, les miens sont certainement déjà noir de colère. Je pourrais détruire une muraille. « Imagine c'que ça fait si j'étais entouré de stip-teaseurs deux soirs par semaine ! », imagine ma douleur, et ma jalousie me ronger tous les soirs. Je tente de défaire son emprise de mes poignets, c'est comme des chaînes impossible à forcer, et à chaque colère, je n'arrive pas, ou alors très peu, à me défaire. Je tente encore et encore, j'essaie de le pousser, je me débat, et je cris, « Lâche moi maintenant ! Lâche moi j'te dis ! »

« Ouais ça me plaît ouais ! J'adore ça ! » Nash la regardait, tentant de capté son regard pour y trouver des réponses. Mais rien, elle était du genre déterminé, lui aussi et c'était une des raisons qui faisait que leur disputes semblaient parfois duré une éternité. Il la secoua encore un peu comme pour la punir de ce qu'elle venait de dire parce qu'elle n'avait pas le droit d'avoir aimer ça. Danser à moitié nue devant des hommes qu'elles ne connaissaient pas n'était pas digne d'elle et ça ne lui ressemblait pas. Le brun n'avait pas vraiment une mauvaise image des filles qu'il engageait pour faire le show, il les connaissait en dehors de leur boulot et il savait que ce n'était pas trainé ou autre, contrairement à l'idée qu'on pouvait se faire des stripteaseuse. Mais pourtant lorsqu'il s'agissait de Grace tout était différent. Il voyait ce petit spectacle qu'elle avait donner d'un autre œil et ça lui faisait mal, affreusement mal. Mais peut être justement que c'était le but de Grace, le faire souffrir, elle qui se plaignait toujours de la situation. « Je voulais que tu vois c'que ça fait ! C'est pas cool de voir d'autres hommes me tourner autour, nan ?! » C'était donc ça ? Une simple vengeance. Serrant encore un peu plus ses poings autour des poignets de Grace, il serrait aussi la mâchoire. Sa respiration commençait à s'accélérer, signe qu'il était vraiment énervé et que la colère qui grondait en lui, ne demandait qu'une seule chose, sortir. « C'est pas cool non, parce que tu t'es comporté comme une trainée ! » Ses mots dépensaient sa pensée, comme souvent lorsqu'il s'emportait, mais dans le fond c'était peut être un peu ce qu'il pensait aussi. Il l'avait vu à moitié nue sur cette scène entrain de danser, de se déhancher dans le seul but de se faire remarquer par les hommes. Jamais il ne l'avait vu ainsi auparavant et il ne voulait jamais assisté une nouvelle fois à ce terrible spectacle. « Imagine c'que ça fait si j'étais entouré de stip-teaseurs deux soirs par semaine ! » Et voilà, ils y revenaient. Sujet principal de leur dispute, les soirées de strip-tease que Nash avait décidé d'organiser deux fois par semaine dans son club. Chaque semaine ils en parlaient, chaque semaines ils se prenaient la tête à cause de ça et ça en devenait fatiguant et lassant. « Ca n'a rien à voir, je fais mon travail ! Je me balade pas à poil devant tout le monde moi ! » Non, pour lui c'était totalement différent et ce qu'elle venait de faire c'était vraiment très bas. Maintenant, elle se débattait, elle hurlait encore plus fort que lui mais il ne la lâchait pas, il n'allait pas la lâcher maintenant, pas comme ça, pas après cet horrible spectacle auquel il avait assisté. « Quand est ce que tu vas enfin me faire confiance ?! » La confiance. Sûrement l'un de points le plus important dans un couple. Et c'était justement l'un des points qui posait le plus de problème dans le leur. « Lâche moi maintenant ! Lâche moi j'te dis ! » Elle commençait à se débattre un peu plus, à le pousser. Lui tenait fermement ses deux poignets dans ses mains et ne bougeait que de quelques millimètres à chaque fois qu'elle tentait de se libérer. Il la regarda droit dans les yeux, d'un regards noir et glaciale puis finalement il libéra sa prise, fit un pas en arrière et donna un coup de pied dans la corbeille à pied qui partie s'écraser contre le mur.

Être têtue, c'était une seconde nature chez moi. Je ne lâchais pas l'affaire, et disons qu'il ne la lâchais pas non plus, alors forcément au bout d'un moment, il y avait conflit, comme souvent en fait. Il continuais de me secouer, et il me faisait mal, mais c'était supportable. Je sais que dans pas longtemps, il allait exploser. Nash était comme une énorme bombe à retardement, et à force d'y mettre trop de pression, ça explose. Je redoutais toujours un peu le moment de l'explosion. Mon but n'avait pas été de le mettre en colère, quand bien même je savais que ça allait arriver. Disons plutôt que je voulais qu'il sache ce que ça fait d'être à ma place. Rester à l'imaginer voir d'autres filles nues, n'est ce pas la même chose que si des hommes me regardent à moitié nue ? Ses poings se serrait fortement, et il me faisait mal. Mais j'entendais sa respiration accélérer, signe de colère, et mon cœur se mit à battre tellement vite d'un coup. Il pouvait tout lâcher, d'un coup, comme ça. Il pouvais exploser, à n'importe quel moment. Ma respiration devenait plus rapide aussi, sur le coup de la peur, mélangé à la colère. « C'est pas cool non, parce que tu t'es comporté comme une trainée ! » Je haussais les sourcils. Une traînée ? Vraiment ? « JE suis une traînée ?! » J'avais possiblement dépassé les bornes, oui, mais de là à dire que je suis une traînée.. Il va loin. Trop loin. Presque comme d'habitude, mais l'habitude n'empêche pas la douleur, et ça fait mal. « Ca n'a rien à voir, je fais mon travail ! Je me balade pas à poil devant tout le monde moi ! » Quel était la différence ? Certes il ne se baladait pas à poil, mais il en voyait, des filles à poil. Et puis je suis certaine que parfois il ose se rincer l’œil. Il avait beau être avec moi, il restait un homme, et un homme ça a des yeux. Des envies, des désirs. Je suis pratiquement certaine qu'il a déjà dû vouloir coucher avec l'une de ses filles, et rien que cette pensée me serrait le cœur. « Quand est ce que tu vas enfin me faire confiance ?! » La confiance. Toujours cette question qui reviens, un peu comme un boomerang. On arrive a chasser l'idée pendant un moment, on l'envoie loin, mais elle reviens. Et elle reviens beaucoup plus fort que lorsqu'elle est partie. Je n'arrivais pas à répondre, je voulais juste qu'il me lâche. Comme à chaque fois, c'est peine perdu. J'ai beau le pousser de toutes mes forces qu'il ne bouge presque pas, ou alors juste à peine. Il serrait encore plus mes poignets, et plus je le repoussais, plus j'avais mal. Il planta ses yeux dans les miens, et une froideur m’emplis soudain. Il me lâcha, et mon cœur se serra. J'avais envie de pleurer, mais je n'en ferais rien. La poubelle vola à travers la pièce, et je sursautais un peu. Les larmes montaient à mes yeux, mais je ne voulais pas me laisser avoir. Non, pas après tout ça. La colère pris la place de la tristesse. « Alors j'suis une traînée ?! », j'avançais vers lui et pris le pot de stylo qui était sur le bureau pour le jeter en sa direction avec une violence certaine. « Tu veux savoir c'que c'est VRAIMENT une traînée?! », je m'avançais encore vers lui, la force et la colère avait pris le contrôle, bien que face à lui, je n'avais aucune chance. Je pris de nouveau la première chose que je trouvais sur le bureau et le lançais dans sa direction, j'arrivais sur lui et le poussais de toutes mes forces, avec toute la colère et la violence que j'avais en moi. « puisque t'es avec moi, faut croire que t'aime ça les traînées ! », je m'énervais, j'étais la colère. « En plus c'est ton jour de chance ! Devine quoi ? TON BAR ENTIER est rempli de traînée comme moi ! Toutes à poil en plus ! Profites-en, laisse pas passer ta chance ! », je n'arrivais pas à me reprendre, la colère était là, comme à chaque fois, et ma colère alimentait sa colère, et sa colère alimentait la mienne, et ça jusqu'à ce que l'un de nous craque.

« JE suis une traînée ?! »  Son regard planté dans celui de Grace, Nash ne savait plus si il devait encore crier plus fort ou tout simplement lâcher prise. Il lui en voulait d'avoir agit de cette manière, il lui en voulait même énormément parce qu'il se sentait trahit par celle qu'il aimait. Elle avait soit disant fait ça pour lui montrer ce que ça faisait, pour qu'une fois les rôles soit inversé mais Nash ne voyait pas le but de cette manœuvre qu'il trouvait maladroite et totalement ridicule. Et si il ne l'avait pas vu sur cette scène, et si il avait été dans son bureau entrain de bosser ou juste de se reposer loin du bruit et de l'agitation de la salle principale.. Qu'est ce qu'elle aurait fait ? Elle aurait continuer à danser jusqu'à se retrouver complètement nue devant ces hommes en manque qui ne demandait que ça ? Est ce qu'elle aurait été jusqu'à accepté de partir avec l'un d'eux pour lui 'montrer' ce que ça faisait, elle qui pensait que Nash osait la tromper. Il ne savait pas, il ne savait plus et au fond, il ne préférait même pas imaginer. Grace n'avait pas l'habitude de tout ça et l'imagine qu'elle avait de ce genre de soirée était celle qu'elle se faisait dans sa tête et qui était complètement fausse. Nash lui répétait encore et toujours mais jamais elle ne voulait l'écouter. Elle ne l'écouterait sûrement pas plus aujourd'hui alors il la lâcha, il la lâcha car il sentait que ses poings se serraient de plus en plus et il ne voulait pas la blesser sous le coup de la colère. Non sa rage et sa violence, il préférait les passer sur ce qui se trouvait autour de lui, sur cette pauvre corbeille qui n'avait rien demandé mais qui avait eu le malheur de se retrouver sur son chemin ce soir. Le brun passa ses mains sur son visage en soufflant bruyamment, pour étouffer un cri de colère qui venait de lui échapper. « Alors j'suis une traînée ?! » Il se retourna pour lui faire face et juste à temps pour éviter l'objet qu'elle venait de lancer en sa direction et qui partie lui aussi s'écraser contre le mur. Deux tempéraments de feux, deux bombes qui se retrouvaient maintenant face à face pour un énième duel, une énième dispute. « Tu veux savoir c'que c'est VRAIMENT une traînée?! » La regardant venir, il évita de justesse un autre projectile puis finalement – et sans vraiment comprendre pourquoi ou comment – il perdit quelque peu l'équilibre quand elle vint le pousser. Se retrouvant à son tour contre le mur derrière lui, il reposa son regard glaciale sur Grace. « puisque t'es avec moi, faut croire que t'aime ça les traînées ! » Il l'avait déjà de nombreuses fois vu très énervé mais sans doute jamais à ce point là. Elle était dans une sorte d'état secondaire et lui aussi, il ne comptait pas lâcher le morceau. Elle avait voulu jouer avec lui ce soir, et c'était une erreur. « En plus c'est ton jour de chance ! Devine quoi ? TON BAR ENTIER est rempli de traînée comme moi ! Toutes à poil en plus ! Profites-en, laisse pas passer ta chance ! » Cette fois, il vint poser ses mains sur ses épaules et c'est elle qu'il plaqua contre le mur. Au moins il était sûr qu'elle ne lui balancerait plus rien au visage. « Mais tu comprends pas que j'en ai rien à foutre des autres ?! » Il approcha son visage de celui de Grace, si bien qu'il sentait son souffle sur sa peau. « Je m'en fou qu'elles se comportent comme des trainées et qu'elles se baladent à poil ! Mais je refuse que d'autre mec te voit comme ça. » Il laissa alors ses mains glisser jusqu'à son cou puis descendre doucement le long de son buste. Essayant de calmer les battement de son cœur ainsi que sa respiration, il souffla un peu mais la colère repris rapidement le dessus « T'as pas à faire ça toi ! » hurla t-il en laissant son poing venir s'abattre avec une violence inouï contre le mur. Il sentit une douleur se répandre dans sa main mais à vrai dire, la colère qui bouillonnait en lui suffisait à lui faire oublier sa main blessé.

Spoiler:

C'était comme un combat interminable à chaque fois. Chaque dispute était pareille, ça commençait toujours plus ou moins avec une broutille, venant de l'un ou de l'autre, et puis au fur et à mesure, ça montait crescendo, encore et encore, jusqu'à attendre ce point. Ce point où la colère est telle qu'on ne peut plus descendre d'un ton. Ce point de colère tellement puissant que finalement ni lui ni moi n'arrivait à se calmer. Ce simple point de non retour. J'avais certes déjà été en colère, mais de là à l'être comme maintenant, ça devait être la première fois. Comme si à chaque fois mes limites se repoussaient un peu plus, comme si à chaque engueulade on montait encore d'un cran sur l'échelle de Richter de la colère. Ses yeux étaient froids, et pendant ces instants de colère, je me demandais si je pouvais le quitter à cause de sa colère. Ses yeux me glaçaient toujours affreusement le sang, et je tentais tant bien que mal de lui rendre cette même froideur, mais j'avais l'impression qu'il y arrivait mieux que moi. Finalement, même après plus d'un an ensemble, j'en tombais toujours un peu plus amoureuse. Sa colère, j'en étais aussi tombé amoureuse. Tout comme j'aimais ces cheveux, sa voix, son odeur, ses sourires, son rire, ses blagues parfois pas drôles, sa douceur, sa tendresse. J'étais folle de Nash, et cette folie comprenait de la jalousie et de la possessivité, bien que caché derrière un mur de fierté.
Ses mains se posèrent sur mes épaules et je me retrouvait contre le mur en un rien de temps. Il avait repris le dessus. « Mais tu comprends pas que j'en ai rien à foutre des autres ?! » Je le regardais. J'avais envie de lui cracher au visage ses retards à la maison, et ses heures à passer ici. Comment je pouvais le croire ? « Je m'en fou qu'elles se comportent comme des trainées et qu'elles se baladent à poil ! Mais je refuse que d'autre mec te voit comme ça. » Un frisson me parcouru. Sa main se baladait, et je ne saurais dire si c'était un frisson de peur, ou si c'était juste un frisson comme quand on fait l'amour.  « T'as pas à faire ça toi ! » Je n'ai eu le temps de rien dire, de ne rien faire. Mon cœur manqua un bon, mes yeux se refermèrent, et j'eus un sursaut. Sa main venait de s'abattre à peut-être moins de vingts centimètre de mon visage. Je respirais fort, très fort, et des larmes me montaient aux yeux. Il venait de prendre définitivement le dessus. Je hochais la tête, regardant dans ses yeux. Les miens venaient certainement de redevenir plus clair. Plus clair de peur, ou d'amour, ou peut-être même de peur et d'amour. Ma main tremblante arriva doucement à sa joue, y déposant une caresse. « d'accord.. », un murmure, rien de plus. On était bien loin des cris. Je caressais sa joue, encore et encore, et je tentais de faire ralentir mon rythme cardiaque, encore un peu sous le choc. Il fallait que je me calme, que je le calme, il fallait que tout redevienne moins tendu. Doucement, et avec un peu d’appréhension, mes lèvres s'approchaient lentement des siennes, pour y déposer un tendre baiser.

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A nouvelle dispute, les choses semblaient s'empirer, un peu comme si chacun d'eux gagnait en force, en résistance et en colère à chaque fois qu'ils en venaient à monter le ton. Ils connaissaient cette situation, c'était leur quotidien maintenant ; et pourtant, à chaque fois, Nash avait l'impression de se retrouver devant une personne qu'il ne connaissait pas. Grace pouvait être la fille la plus adorable du monde et quelques minutes après, se mettre à lui cracher plein d'horreur au visage. Lui de son côtés c'était la même chose. Il était doux avec elle. Pendant leur moment d'amour et de tendresse il savait l'être.. Mais quand le couple en venait à parler de sujet délicat, comme ce bar, ses stripteaseuse ou autre, il devenait totalement différent et sa colère menait à de la violence. Une violence qu'il avait jusqu'à aujourd'hui toujours contrôler. Et heureusement d'ailleurs, car faire du mal à Grace, du moins de manière physique, il ne s'en remettrait pas. Non Nash préférait se défouler sur les objets qui l'entourait et son poings finissait toujours par aller s'abattre sur le mur. Il avait mal, il souffrait de ces sorte de crise de violence mais en même temps, c'était le seul moyen qu'il avait pour calmer le jeu. Sans vraiment savoir pourquoi, ce geste s'avérait être un geste libérateur mais il avait surtout le pouvoir de faire comprendre à Grace que maintenant s'en était trop, qu'ils s'étaient fait assez de mal pour la soirée et que leur dispute devait cessé ici et maintenant. Nash voyait les larmes dans ses yeux, il sentait son souffle rapide, sa peur.. Ce spectacle horrible auquel il n'arrivait décidément pas à s'habituer, malgré leurs nombreuses disputes. Oui, il détestait là voir comme ça parce qu'il savait qu'il en était la cause. Elle était au bord des larmes à cause de lui, elle avait peur, à cause de lui.. peut être même qu'elle avait tout simplement peur de lui et de ce que sa colère pouvait l'entrainer à faire... et ça lui faisait mal, un mal de chien même, de penser que sa petite amie, celle qu'il aimait tant et pour laquelle il était prêt à tout ; que cette femme ai peur de lui. Jamais elle ne lui avait dit clairement, mais son état actuel ne laissait pas vraiment de doute, et pourtant lui il gardait sa main sur son épaule par peur qu'elle s'enfuie, qu'elle lui échappe. C'était égoïste, très égoïste même, mais il ne voulait surtout par la perdre ; il ne le supporterait jamais.
Grace elle semblait se calmer alors que Nash de son côtés, serrait son poing maintenant très douloureux, alors que sa respiration était toujours aussi rapide. Il n'arrivait malheureusement pas à se calmer aussi rapidement que sa petite amie mais elle le savait. Et elle connaissait aussi très bien le meilleur moyen pour le faire redevenir un homme calme, doux et aimant, bref, un homme bien. « d'accord.. » Un voix plus calme, une main qui venait doucement caresser sa joue et voilà que Nash, fermant les yeux, commençant doucement à retrouver son état normal. Sa respiration devint plus lente, son souffle moins bruyant, sa main elle, quitta l'épaule de Grace et la colère s'envolait. Elle se dissipait presque aussi rapidement qu'elle était arrivé. Leur lèvres se touchèrent finalement pour faire naitre un premier baiser, le premier geste tendre qu'ils avaient l'un envers l'autre depuis le début de la soirée. Prolongeant ce baiser, signe de leur réconciliation, Nash passa sa main non blessée dans les cheveux de Grace puis la laissa descendre le long de son dos. Il l'attira un peu plus contre lui et finalement, vint déposer ses lèvres dans son cou, soufflant un peu. « Je t'aime Grace. » Il l'aimait c'était certain. Il l'aimait comme un fou et c'était peut être pour ça que leurs disputes et leurs mésentente prenaient des proportions si énorme, parce qu'ils ne savaient pas faire les choses qu'à moitié, lorsqu'il se donnait c'était tout entier.

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